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Je crie comme je panse
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5 octobre 2006

Chapter 9: The tailor is rich

 

The My tailor teacher is rich

Money :  on y travaille

Job Opportunities :  promotion importante, j’ai vendu des bières !

Housewife level :  ça se confirme

English level :   apparemment 3

Body-Building level :  en suspend pour cause de bobos (et oui encore!)

Tourisme level :  on a fait le tour

BZ’s guests :   toujours 15,5 mais bientôt 17,5

Tps avant la fermeture du B&B :  6 mois

Love :  Je t'aime, tu t'aimes, on sème  [Maurice Chapelan]



 

howtoprononcetheth20



Je me souviens quand entrant en 6ème, j’étais très heureuse et très impatiente d’apprendre l’anglais, essentiellement, pour comprendre les paroles des chansons de Kylie Minogue. Aujourd’hui je me rends bien compte que c’était une grave erreur et assez utopiste. Premièrement parce que l’anglais allait devenir ma bête noire et deuxièmement parce que finalement y’avait vraiment rien à comprendre !

Je ne dirais pas que j’aime pas l’anglais, je dirais plutôt que l’anglais ne même pas !  En effet, je peux dire aujourd’hui que j’ai vraiment tout fait, oui tout fait,  pour qu’on soit proche. En voici la preuve. Outre les années d’initiation au collège auxquelles s’ajoute un voyage linguistique à Oxford (déjà), plus l’apprentissage du lycée agrémenté d’un voyage en école de langues à New York, ainsi que les deux ans d’enseignement du BTS majorer par l’encadrement d’ados en séjour linguistiques, j’ai de moi-même suivi de manière régulière, consciencieuse et intensive cinq formations professionnelles avec Langues&Affaires. Enfin méthode ultime, je vis depuis un an et des brouettes au milieu des autochtones. Pourtant, je ne sens toujours pas une grande connivence entre nous. Cependant, comme je suis persévérante et que je garde l’espoir fou que mon niveau peut être, un jour, moins pire, et que la confrontation avec la vie quotidienne ne suffit pas, je continue à faire des efforts pour accélérer et consolider le processus d’apprentissage.

Dans un premier temps, j’ai visité l’école de langue en face de la maison. Ça paraissait trop simple, limite je pouvais y aller en pantoufle ! Le fait est que juste pour les frais d’inscription je devais débourser la modique somme de £140 ! Je ne continue même pas la description des tarifs, cela me semble suffisamment explicite. De ce fait je suis retourné direct à mon anglais de A à Z offert, lui gratuitement, par Langues&Affaires.

Puis j’ai trouvé un cours d’anglais GRATUIT. Donc un matin de janvier j’ai enfourché mon fidèle destrier pour aller faire le test de niveau qui me permettraient ensuite de suivre ces fameux cours gratuits. Ceux-ci même organisé gratuitement pour les communautés minoritaires, ben ouais quelque part moi aussi je suis minoritaire ! Faut toujours se méfier du mot gratuit. J’aurais dû d’ailleurs ! Sur le coup je me suis vraiment senti en minorité, dans le sens pas assez minoritaire, un peu trop bien habillée quoi ! Bon peu importe, je reste. Nous sommes alors reçu en petit groupe, la madame nous demande de nous présenter et ça donne à peut près ceci : Moi je suis roumaine, moi je suis hongroise, moi je viens de Corée (pas la gentille bien sûr) ! Puis il faut écrire un petit truc sur nous, et enfin on nous fait faire des tests. Ce que je n’ai pas bien compris sur le moment, c’est que tout le monde a dû faire plusieurs tests et moi je n’ai eux qu’un seul. Y aurait de la ségrégation chez les minorités ? Au final vous savez quoi ? Accrochez-vous bien aux accoudoirs du fauteuil, c’est fait ? Vraiment ? En fait j’étais trop bonne ! Et ouais, j’ai attaqué directement le dernier niveau ! Tellement bonne qu’il n’y pas de cours à mon niveau. Pas assez minoritaire finalement ! Je sais lire et écrire et c’est mon plus gros désavantage ! Le fait est que ces cours sont vraiment faits pour aider les réfugiés, qui n’ont pour la plupart reçu aucune éducation. Il s’agit surtout de mères de famille qui ont des enfants scolarisés et qui sont vraiment obligées de s’y mettre. C’est donc plutôt une bonne initiative mais ils n’ont à priori pas de place pour les cas comme moi qui relève plus de la recherche scientifique d’un programme intitulé « est-ce possible de ne jamais maîtriser l’anglais ! ». Parce que si apparemment je suis trop « bonne », pourquoi les gens ne comprennent toujours pas ce que je leur dis et inversement.

Ironie du sort, les seules personnes que je trouve assez courageuses pour vouloir converser avec moi, outre Ken de la piscine qui était légèrement intéressé, ce sont des gens que je ne comprends pas. Du coup, impossible de communiquer et je me retrouve bêtement a hocher la tête en faisant « really ! no ? really ! ». Parce qu’il faut aussi dire, que si nous étrangers ont se fait chier à apprendre cette bloody language, faudrait aussi qu’ils fassent des efforts pour parler correctement. Sans rire, si tout le monde parlait aussi clairement que les profs des cours d’anglais et avait la même capacité de compréhension d’anglais inaudible et ben le monde serait beaucoup plus simple !

Bref, un jour cependant je trouve, via le club de gym, une dame qui parle un anglais très intelligible et qui veut bien converser avec moi ! (Hourra !) Ce serait une sorte d’échange puisqu’elle veut, elle, améliorer son français. A première vue le plan B semblait plutôt pas mal ! Me voilà donc partie pour un premier rendez-vous avec cette parfaite inconnue. Mise en situation : imaginez-vous vivant dans un pays étranger dont vous essayez d’apprendre la langue avec une personne en face de vous qui parle mieux votre langue que vous parlez la langue locale ! Vous me suivez ? C’est déstabilisant non, voir humiliant ! Sur le coup Je me dis c’est pas grave. Je n’ai peut être rien à lui apprendre mais si elle a la notion du partage chrétien peut être qu’elle voudra bien faire quelque chose pour moi. En effet, elle était prête, sans compromis d’ailleurs et exigeante en plus de ça. C’est ainsi qu’on bonne partie de notre sujet de conversation est resté bloqué sur le THE.  Ben ouais, plein de bonne volonté, mais aucune notion des priorités ! Si au bout de 6 mois de vie en Angleterre je dois revenir sur la prononciation du THE, qu’aucun étranger d’ailleurs n’arrive à prononcer, on n’est pas sortie de l’auberge, enfin je veux dire de l’île. J’ai d’ailleurs, à ce moment précis, pensé à me mettre au chinois au moins j’aurais une bonne raison de ne pas y arriver. Autant vous dire qu’elle m’a légèrement pompé l’air, tout comme celui de V., ma french beauty therapist, qui a elle aussi fait un essai de conversation avec « La Dame » comme elle l’appelle.

Après ça, j’ai commencé à travailler au théâtre et j’ai trouvé pleins de personnes de bonne volonté à qui parler et qui, elles, comprenaient très bien mon THE, enfin la plupart du temps. Le fait est qu’ensuite j’ai été très occupé à préparer ma licence, et que j’ai également trouvé quelqu’un pour traduire (french to english) les essais à rendre pour les cours du soir de l’université d’Oxford. Du coup j’ai un peu laissé tombé ma quête de l’anglais parfait ! Et me voilà à présent licenciée avec plus aucune excuse pour encore éviter l’affrontement ! V., qui est toujours ma french beauty therapist, qui elle aussi est en quête (ça rassure), m’a parlé d’un autre cours gratuit dans un collège. Pour moi ça n’a pas marché parce qu’il faut s’engager sur l’année et fournir tous pleins de papier que je n’ai pas et que je n’ai pas envie d’avoir.

Il ne reste plus qu’à retourné au plan A : l’école de langue payante. J’en ai trouvé une autre, apparemment une des moins cher d’Oxford, donc pleins de Brésiliennes. Elle est à cinq minutes de la maison ce qu’il semble tout à faire raisonnable pour une motivation complète. Je décide alors de suivre une semaine de cours pour canaliser un peu tout l’anglais qui bouillonne en moi, mais avant les cours il y a encore un fameux test de niveau !

9h25 : On me dit de prendre un siège et de patienter. Comme d’hab., je ne suis pas la seule à patienter. Je n’aime pas ça, les gens se regardent de côté, sans oser se parler parce qu’en même temps on ne sait pas à quelle sauce on va être mangé. De toute façon, je n’ai envie de parler avec personne, et surtout pas avec cette française qui n’arrive pas à placer un mot après l’autre, je compatis néanmoins !

9h40 : Installé dans le couloir nous sommes prête à recevoir le « test » (parce qu’il y a que des filles, encore, c’est une école pour les « au pair »). Première impression : chouette c’est un QCM ! Deuxième impression : merde c’est un QCM avec des pièges ! Ce n’est vraiment pas fair ! Je crois que je suis tombée dans tous les pièges ! Je rage.

10h40 : Après le test écrit viens le test oral où il faut juste parlé un peu de soi. La madame dis que j’ai l’air assez confidente en conversation. Good for me. Je me sens un peu plus rassurée. Mais qu’il va falloir voir le test écrit pour bien déterminé mon niveau. Crap, je me sens moins confidente. Mais qu’il est toujours possible de changé de niveau en plus ou moins si ça va pas. Ah !

11h15 Le niveau tombe. Level 3. Je sais pas combien de niveau il y a, mais ça me semble un peu faiblard. Il y a 7 niveaux. Ah ! Level 3 c’est intermediate. C'est-à-dire le même niveau que j’avais il y dix ans dans mon école de langue à New-York et juste un petit peu en dessous de mon dernier niveau de Langues & Affaires. Bon ben let’s go for level 3, si j’en ai vraiment besoin.

bigbong16Ai-je vraiment besoin de sujet bateau comme la mode ou la célébrité pour engager la conversation avec mon partner (souvent asiatique) dont je ne comprends pas un traître mot ! Non ! Bien sûr que non ! Me sentir la plus fluent de la classe c’est valorisant d’un côté mais de l’autre ça ne l’est pas. Ça m’a plutôt fait un horrible effet miroir, j’y ai vu m’a propre médiocrité. Finalement, mes cours à l’université d’oxford, même si je galerais pour exprimer mes idées, me donnait vraiment l’impression d’être plus vivante. Au bout de 4 jours de level 3 je parle de mes doutes à mon teacher C.. Le fait est qu’à ce moment précis il y avait un level 3, un level 5 mais pas de level 4, la semaine prochaine peut-être ! Je lui parle aussi de mon envie de faire seulement du one to one. Il serait peut être plus rentable de passer une heure par semaine à ne traiter que mes problèmes avec un professeur dont je comprends l’anglais que 15 heures non vraiment ciblés avec tous ces gens de niveaux 3 ! bah ! Au final quel est son conseil : cela dépend de ce que tu veux  et de ton objectif ! Ah ben forcément ça dépend, ça dépasse ! Bon si l’objectif est de pouvoir regarder Lost sans les sous-titres pour malentendant, objectif réussi. On a vachement progressé, depuis l’année dernière. Si l’objectif est de comprendre parfaitement Dr House sans sous-titre et rire allègrement d’un One man show en anglais on va viser le level 7. Après s’il s’agit de raconter l’histoire de Lost on entre dans des sphères inimaginable de level non encore défini. C. ajoute que pour progresser je devrais parler anglais à la maison avec mon cher et tendre. J’avais envie de lui dire qu’il ne connaît pas le tyran linguistique que j’ai a la maison et que si on veut finir la soirée en engueulade c’est vraiment le meilleur moyen. Moi je veux juste communiquer avec ma moitié pas entrer dans un combat dialectologique. Je lui rétorque que continuer à parler français c’est aussi maintenir un certain niveau de sa langue maternelle. C. me répond qu’à moins d’un accident cérébral, je ne risque pas de perdre ma langue maternelle, c’est comme le vélo ! Et ben lui, il n’a pas vu comment je maîtrise la grammaire et tout le bastringue de la langue française !

En attendant je décide de tester ce fameux one to one. Parce que j’ai déjà du mal à converser avec les clients du théâtre alors si c’est pour parler du asiglish, merci ! Pour ça faut suivre une autre formation ! Comme dit ce cher C. les asiatiques ont 80% à leur test de grammaire mais ils sont incapable de communiquer. Finalement le parfait élève d’un cours d’anglais aurait un cerveau japonais avec une greffe italienne. Remarquez, je ne leur geste pas à la pierre, je devrais plutôt être admirative. C’est quand même très éloigné de leur langue maternelle alors que moi qui est commencé l’anglais depuis l’émergence de Kylie Minogue au top 50, je suis toujours pas capable d’aligner trois phrases correctement.

Anyway, le one to one c’est plutôt bien passé et le professeur m’a dit qu’il me comprenait parfaitement et a ajouter que j’avais largement le level 4 voir 5 ! Lui c’est définitivement mon chouchou car il sait parlé au élève en détresse.

La bonne nouvelle c’est les gens ont arrêté de définir mon accent comme définitivement pas français mais pas anglais non plus. Quelque chose de interesting, unusual, strange, la dernière trouvaille étant funny but sweet, et enfin on passera sur le sexy de Ken de la piscine qui a mon avis avait clairement oublié ses lunettes et son sonotone aux vestiaires ! L’accent s’est donc indiscutablement améliorer et fort de mon expérience je peux dire qu’il est plus facile de se faire comprendre en faisant des phrases grammaticalement fausses mais intelligibles que le contraire.

Bref y’a quand même encore beaucoup de travail et après une longue réflexion ainsi que l’ouverture du level 4, j’ai décidé de suivre un peu d’anglais chaque jour plutôt qu’une heure par semaine. Le fait est qu’à la maison je ne prends pas vraiment le temps de faire de l’anglais par moi-même, donc le one to one ne suffit pas. Me voilà donc partis pour un cycle de level 4 in english en espérant qu’avant la fin on me dira que je peux aller en level 5. Y’a certains élèves du level 3 qui sont venus en level 4 avec moi parce que c’était la fin de leur cycle. Donc niveau conversation ce n’est toujours pas top. Cependant parce le niveau du cours est un peu plus élevé, au lieu d’entamer une discussion à partir d’un sujet bateau, on doit écrire sur le sujet bateau. Et voilà comment on se retrouve à écrire 250  mots,  sous forme d’essai, sur les médecines parallèles.

jolitorsJe sais tout ça n’est pas très drôle je sais, c’est simplement parce que ça a arrêté de me faire rire depuis très longtemps :

« Je dis ! Quel ennui ! Une romaine galère ! »

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