Chapter 9: The tailor is rich
The My tailor teacher is rich
Money : on
y travaille
Job Opportunities : promotion
importante, j’ai vendu des bières !
Housewife level : ça
se confirme
English level : apparemment 3
Body-Building level : en
suspend pour cause de bobos (et oui encore!)
Tourisme level : on
a fait le tour
BZ’s guests : toujours 15,5 mais bientôt 17,5
Tps avant la fermeture du B&B : 6 mois
Love : Je t'aime, tu t'aimes, on sème [Maurice Chapelan]
Je me souviens quand
entrant en 6ème, j’étais très heureuse et très impatiente
d’apprendre l’anglais, essentiellement, pour comprendre les paroles des
chansons de Kylie Minogue. Aujourd’hui je me rends bien compte que c’était une
grave erreur et assez utopiste. Premièrement parce que l’anglais allait devenir
ma bête noire et deuxièmement parce que finalement y’avait vraiment rien à
comprendre !
Je ne dirais pas
que j’aime pas l’anglais, je dirais plutôt que l’anglais ne même pas ! En effet, je peux dire aujourd’hui que j’ai
vraiment tout fait, oui tout fait, pour qu’on
soit proche. En voici la preuve. Outre les années d’initiation au collège auxquelles
s’ajoute un voyage linguistique à Oxford (déjà), plus l’apprentissage du lycée agrémenté
d’un voyage en école de langues à New York, ainsi que les deux ans
d’enseignement du BTS majorer par l’encadrement d’ados en séjour linguistiques,
j’ai de moi-même suivi de manière régulière, consciencieuse et intensive cinq
formations professionnelles avec Langues&Affaires. Enfin méthode ultime, je
vis depuis un an et des brouettes au milieu des autochtones. Pourtant, je ne
sens toujours pas une grande connivence entre nous. Cependant, comme je suis
persévérante et que je garde l’espoir fou que mon niveau peut être, un jour, moins
pire, et que la confrontation avec la vie quotidienne ne suffit pas, je
continue à faire des efforts pour accélérer et consolider le processus
d’apprentissage.
Dans un premier
temps, j’ai visité l’école de langue en face de la maison. Ça paraissait trop
simple, limite je pouvais y aller en pantoufle ! Le fait est que juste
pour les frais d’inscription je devais débourser la modique somme de
£140 ! Je ne continue même pas la description des tarifs, cela me semble
suffisamment explicite. De ce fait je suis retourné direct à mon anglais de A à
Z offert, lui gratuitement, par Langues&Affaires.
Puis j’ai trouvé
un cours d’anglais GRATUIT. Donc un matin de janvier j’ai enfourché mon fidèle
destrier pour aller faire le test de niveau qui me permettraient ensuite de
suivre ces fameux cours gratuits. Ceux-ci même organisé gratuitement pour les
communautés minoritaires, ben ouais quelque part moi aussi je suis minoritaire !
Faut toujours se méfier du mot gratuit. J’aurais dû d’ailleurs ! Sur le
coup je me suis vraiment senti en minorité, dans le sens pas assez minoritaire,
un peu trop bien habillée quoi ! Bon peu importe, je reste. Nous sommes
alors reçu en petit groupe, la madame nous demande de nous présenter et ça
donne à peut près ceci : Moi je suis roumaine, moi je suis hongroise, moi
je viens de Corée (pas la gentille bien sûr) ! Puis il faut écrire un
petit truc sur nous, et enfin on nous fait faire des tests. Ce que je n’ai pas
bien compris sur le moment, c’est que tout le monde a dû faire plusieurs tests
et moi je n’ai eux qu’un seul. Y aurait de la ségrégation chez les
minorités ? Au final vous savez quoi ? Accrochez-vous bien aux accoudoirs
du fauteuil, c’est fait ? Vraiment ? En fait j’étais trop
bonne ! Et ouais, j’ai attaqué directement le dernier niveau !
Tellement bonne qu’il n’y pas de cours à mon niveau. Pas assez minoritaire
finalement ! Je sais lire et écrire et c’est mon plus gros désavantage !
Le fait est que ces cours sont vraiment faits
pour aider les réfugiés, qui n’ont pour la plupart reçu aucune éducation. Il
s’agit surtout de mères de famille qui ont des enfants scolarisés et qui sont
vraiment obligées de s’y mettre. C’est donc plutôt une bonne initiative mais
ils n’ont à priori pas de place pour les cas comme moi qui relève plus de la
recherche scientifique d’un programme intitulé « est-ce possible de ne
jamais maîtriser l’anglais ! ». Parce que si apparemment je suis trop
« bonne », pourquoi les gens ne comprennent toujours pas ce
que je leur dis et inversement.
Ironie du sort,
les seules personnes que je trouve assez courageuses pour vouloir converser
avec moi, outre Ken de la piscine qui était légèrement intéressé, ce sont des
gens que je ne comprends pas. Du coup, impossible de communiquer et je me
retrouve bêtement a hocher la tête en faisant « really ! no ?
really ! ». Parce qu’il faut aussi dire, que si nous étrangers ont se
fait chier à apprendre cette bloody language, faudrait aussi qu’ils fassent des
efforts pour parler correctement. Sans rire, si tout le monde parlait aussi
clairement que les profs des cours d’anglais et avait la même capacité de
compréhension d’anglais inaudible et ben le monde serait beaucoup plus
simple !
Bref, un jour
cependant je trouve, via le club de gym, une dame qui parle un anglais très
intelligible et qui veut bien converser avec moi ! (Hourra !) Ce
serait une sorte d’échange puisqu’elle veut, elle, améliorer son français. A
première vue le plan B semblait plutôt pas mal ! Me voilà donc partie pour
un premier rendez-vous avec cette parfaite inconnue. Mise en situation : imaginez-vous
vivant dans un pays étranger dont vous essayez d’apprendre la langue avec une
personne en face de vous qui parle mieux votre langue que vous parlez la langue
locale ! Vous me suivez ? C’est déstabilisant non, voir humiliant !
Sur le coup Je me dis c’est pas grave. Je n’ai peut être rien à lui apprendre
mais si elle a la notion du partage chrétien peut être qu’elle voudra bien
faire quelque chose pour moi. En effet, elle était prête, sans compromis
d’ailleurs et exigeante en plus de ça. C’est ainsi qu’on bonne partie de notre
sujet de conversation est resté bloqué sur le THE. Ben ouais, plein de bonne volonté, mais aucune
notion des priorités ! Si au bout de 6 mois de vie en Angleterre je dois
revenir sur la prononciation du THE, qu’aucun étranger d’ailleurs n’arrive à
prononcer, on n’est pas sortie de l’auberge, enfin je veux dire de l’île. J’ai
d’ailleurs, à ce moment précis, pensé à me mettre au chinois au moins j’aurais
une bonne raison de ne pas y arriver. Autant vous dire qu’elle m’a légèrement
pompé l’air, tout comme celui de V., ma french beauty therapist, qui a elle
aussi fait un essai de conversation avec « La Dame » comme elle
l’appelle.
Après ça, j’ai
commencé à travailler au théâtre et j’ai trouvé pleins de personnes de bonne
volonté à qui parler et qui, elles, comprenaient très bien mon THE,
enfin la plupart du temps. Le fait est qu’ensuite j’ai été très occupé à
préparer ma licence, et que j’ai également trouvé quelqu’un pour traduire
(french to english) les essais à rendre pour les cours du soir de l’université
d’Oxford. Du coup j’ai un peu laissé tombé ma quête de l’anglais parfait !
Et me voilà à présent licenciée avec plus aucune excuse pour encore éviter
l’affrontement ! V., qui est toujours ma french beauty therapist, qui elle
aussi est en quête (ça rassure), m’a parlé d’un autre cours gratuit dans un
collège. Pour moi ça n’a pas marché parce qu’il faut s’engager sur l’année et
fournir tous pleins de papier que je n’ai pas et que je n’ai pas envie d’avoir.
Il ne reste plus
qu’à retourné au plan A : l’école de langue payante. J’en ai trouvé une
autre, apparemment une des moins cher d’Oxford, donc pleins de Brésiliennes.
Elle est à cinq minutes de la maison ce qu’il semble tout à faire raisonnable
pour une motivation complète. Je décide alors de suivre une semaine de cours
pour canaliser un peu tout l’anglais qui bouillonne en moi, mais avant les
cours il y a encore un fameux test de niveau !
9h25 : On me
dit de prendre un siège et de patienter. Comme d’hab., je ne suis pas la seule à
patienter. Je n’aime pas ça, les gens se regardent de côté, sans oser se parler
parce qu’en même temps on ne sait pas à quelle sauce on va être mangé. De toute
façon, je n’ai envie de parler avec personne, et surtout pas avec cette
française qui n’arrive pas à placer un mot après l’autre, je compatis néanmoins !
9h40 :
Installé dans le couloir nous sommes prête à recevoir le
« test » (parce qu’il y a que
des filles, encore, c’est une école pour les « au pair »). Première
impression : chouette c’est un QCM ! Deuxième impression : merde
c’est un QCM avec des pièges ! Ce n’est vraiment pas fair ! Je crois
que je suis tombée dans tous les pièges ! Je rage.
10h40 : Après
le test écrit viens le test oral où il faut juste parlé un peu de soi. La
madame dis que j’ai l’air assez confidente en conversation. Good for me. Je me
sens un peu plus rassurée. Mais qu’il va falloir voir le test écrit pour bien
déterminé mon niveau. Crap, je me sens moins confidente. Mais qu’il est
toujours possible de changé de niveau en plus ou moins si ça va pas. Ah !
11h15 Le niveau
tombe. Level 3. Je sais pas combien de niveau il y a, mais ça me semble un peu faiblard.
Il y a 7 niveaux. Ah ! Level 3 c’est intermediate. C'est-à-dire le même
niveau que j’avais il y dix ans dans mon école de langue à New-York et juste un
petit peu en dessous de mon dernier niveau de Langues & Affaires. Bon ben
let’s go for level 3, si j’en ai vraiment besoin.
Ai-je vraiment
besoin de sujet bateau comme la mode ou la célébrité pour engager la
conversation avec mon partner (souvent asiatique) dont je ne comprends pas un
traître mot ! Non ! Bien sûr que non ! Me sentir la plus fluent
de la classe c’est valorisant d’un côté mais de l’autre ça ne l’est pas. Ça m’a
plutôt fait un horrible effet miroir, j’y ai vu m’a propre médiocrité.
Finalement, mes cours à l’université d’oxford, même si je galerais pour
exprimer mes idées, me donnait vraiment l’impression d’être plus vivante. Au
bout de 4 jours de level 3 je parle de mes doutes à mon teacher C.. Le fait est
qu’à ce moment précis il y avait un level 3, un level 5 mais pas de level 4, la
semaine prochaine peut-être ! Je lui parle aussi de mon envie de faire
seulement du one to one. Il serait peut être plus rentable de passer une heure
par semaine à ne traiter que mes problèmes avec un professeur dont je comprends
l’anglais que 15 heures non vraiment ciblés avec tous ces gens de niveaux
3 ! bah ! Au final quel est son conseil : cela dépend de ce que
tu veux et de ton objectif ! Ah ben forcément ça dépend, ça
dépasse ! Bon si l’objectif est de pouvoir regarder Lost sans les
sous-titres pour malentendant, objectif réussi. On a vachement progressé,
depuis l’année dernière. Si l’objectif est de comprendre parfaitement Dr
House sans sous-titre et rire allègrement d’un One man show en anglais on
va viser le level 7. Après s’il s’agit de raconter l’histoire de Lost on
entre dans des sphères inimaginable de level non encore défini. C. ajoute que
pour progresser je devrais parler anglais à la maison avec mon cher et tendre.
J’avais envie de lui dire qu’il ne connaît pas le tyran linguistique que j’ai a
la maison et que si on veut finir la soirée en engueulade c’est vraiment le
meilleur moyen. Moi je veux juste communiquer avec ma moitié pas entrer dans un
combat dialectologique. Je lui rétorque que continuer à parler français c’est
aussi maintenir un certain niveau de sa langue maternelle. C. me répond qu’à
moins d’un accident cérébral, je ne risque pas de perdre ma langue maternelle,
c’est comme le vélo ! Et ben lui, il n’a pas vu comment je maîtrise la
grammaire et tout le bastringue de la langue française !
En attendant je
décide de tester ce fameux one to one. Parce que j’ai déjà du mal à converser
avec les clients du théâtre alors si c’est pour parler du asiglish,
merci ! Pour ça faut suivre une autre formation ! Comme dit ce cher C.
les asiatiques ont 80% à leur test de grammaire mais ils sont incapable de
communiquer. Finalement le parfait élève d’un cours d’anglais aurait un cerveau
japonais avec une greffe italienne. Remarquez, je ne leur geste pas à la
pierre, je devrais plutôt être admirative. C’est quand même très éloigné de
leur langue maternelle alors que moi qui est commencé l’anglais depuis
l’émergence de Kylie Minogue au top 50, je suis toujours pas capable d’aligner
trois phrases correctement.
Anyway, le one to
one c’est plutôt bien passé et le professeur m’a dit qu’il me comprenait parfaitement
et a ajouter que j’avais largement le level 4 voir 5 ! Lui c’est définitivement
mon chouchou car il sait parlé au élève en détresse.
La bonne nouvelle
c’est les gens ont arrêté de définir mon accent comme définitivement pas
français mais pas anglais non plus. Quelque chose de interesting, unusual, strange,
la dernière trouvaille étant funny but sweet, et enfin on passera sur le sexy
de Ken de la piscine qui a mon avis avait clairement oublié ses lunettes et son
sonotone aux vestiaires ! L’accent s’est donc indiscutablement améliorer
et fort de mon expérience je peux dire qu’il est plus facile de se faire
comprendre en faisant des phrases grammaticalement fausses mais intelligibles
que le contraire.
Bref y’a quand
même encore beaucoup de travail et après une longue réflexion ainsi que l’ouverture
du level 4, j’ai décidé de suivre un peu d’anglais chaque jour plutôt qu’une
heure par semaine. Le fait est qu’à la maison je ne prends pas vraiment le
temps de faire de l’anglais par moi-même, donc le one to one ne suffit pas. Me
voilà donc partis pour un cycle de level 4 in english en espérant qu’avant la
fin on me dira que je peux aller en level 5. Y’a certains élèves du level 3 qui
sont venus en level 4 avec moi parce que c’était la fin de leur cycle. Donc
niveau conversation ce n’est toujours pas top. Cependant parce le niveau du
cours est un peu plus élevé, au lieu d’entamer une discussion à partir d’un
sujet bateau, on doit écrire sur le sujet bateau. Et voilà comment on se
retrouve à écrire 250 mots, sous forme d’essai, sur les médecines
parallèles.
Je sais tout ça n’est pas
très drôle je sais, c’est simplement parce que ça a arrêté de me faire rire
depuis très longtemps :
« Je dis ! Quel ennui !
Une romaine galère ! »